Il régnait, jeudi 26 juin après-midi, une belle effervescence au TGP. Dès l’espace d’accueil, la création Écoute, Écoute, de Nicolas Frize, enveloppait le spectateur d’une ambiance sonore subtile et délicate. Au centre, un bureau d’écolier transformé en machine à remonter des sons de lieux lointains nous reliait à Chicago, Amsterdam, Boston, Marseille, d’où nous provenaient, grâce à Internet, des images sonores invitant au voyage. Et nous voilà partis pour une belle randonnée au pays des sons, grâce à l'imagination et à la poésie de Nicolas Frize et de ses complices des Musiques de la Boulangère, dont le concepteur sonore Nicolas Bralet.
Ce fut un bien beau voyage au centre du théâtre puisque, de la cafétéria à la grande scène Roger-Blin, en passant par les salles Serreau, du Terrier et, plus extraordinaire encore, les fosses sous la scène, le spectateur a accompli un parcours initiatique, parfois abstrait, parfois concret, au merveilleux pays des sons. Avec pour messagers des enfants des écoles de Saint-Denis qui ont participé au projet pédagogique sur l’éveil à l’écoute, initié par le compositeur.
Avec Nicolas Frize, on apprend non seulement à écouter, mais à entendre. À travers une drôle de cloche à respiration, un frigo musical ou encore un mobile à sons, des chants d’oiseaux mêlés à des bruits de labeur (glissements, chocs, éclats…), des bruits d’eaux, tous délicatement différents, des pas, des souffles, des cris d’animaux, des mots, aussi, qui surgissent et deviennent notes. Les sons nous apparaissent alors chorégraphiés, uniques et emmêlés, et nous les redécouvrons, intrigués et émerveillés. Une sirène de bateau nous indique la fin du voyage. À regret. C’était éphémère et c’est bien dommage.
B.L.