J’apprends dans votre journal que Mme O’Petit, conseillère municipale MoDem, aurait mis en demeure le maire Didier Paillard de faire retirer les bancs publics au niveau du 80, rue Gabriel-Péri, responsables selon elle de certaines nuisances. Je voudrais dire à cette dame que ces bancs peuvent aussi rendre service à beaucoup de personnes âgées comme moi. Je viens d’avoir 83 ans et lorsque je prends le 153 dans ma cité Floréal tous les vendredis matins pour me rendre au marché (trop de monde pour mon grand âge le dimanche), j’aime descendre à l’arrêt « Gabriel-Péri-Franklin » et passer quelques minutes assis sur ces bancs avant de flâner à travers les étales des commerçants. Quel bonheur également de contempler les passants ou de regarder jouer les enfants en étant assis sur les bancs de la place Victor-Hugo ! Je ne peux pas croire que la fixette de cette élue sur l’insécurité la conduise à imaginer une société sans banc public. Quel manque de poésie ! Quel manque d’ambition politique. Chacun chez soi et chacun pour soi, voilà en substance le message de Madame O’Petit. Brassens faisait rêver la France entière en chantant les amoureux des bancs publics. Une autre époque, mais surtout un autre monde pour cette élue qui préfère répéter sur les ondes qu’elle « vomit » (je cite) les salariés en lutte. Et oui, un autre monde.

Lucien Jabert, habitant de quartier Floréal