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Insalubrité/
Vingt hôtels épinglés
C’est un hôtel-restaurant sans prétention, situé dans le quartier Pleyel. Ce vendredi 2 octobre au matin, le maire de Saint-Denis, Mathieu Hanotin, son conseiller municipal délégué aux grands projets et bâtiments municipaux, Benjamin Meura, et un sapeur-pompier, notamment, patientent devant l’établissement. Ils font partie de la commission de sécurité venue vérifier qu’il n’y a plus de défaillances en matière de sécurité incendie ou qu’il n’existe aucun risque d’effondrement. « Un arrêté avait été prononcé en 2014 » mais l’établissement n’a pas été contrôlé « lors de la précédente mandature », insiste Mathieu Hanotin.
Une vingtaine d’hôtels seraient dans le même cas selon l’édile. En se rendant sur place ce jour-là, le maire met en avant sa détermination à « procéder à des verbalisations » et à « prononcer des fermetures administratives » si nécessaire. Cette opération de contrôle s’inscrit dans la nouvelle stratégie de la municipalité en matière de lutte contre l’habitat insalubre, présentée en conseil municipal jeudi 8 octobre.
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Le propriétaire ouvre timidement la porte. L’enjeu est de vérifier que les risques d’incendie sont écartés et que la sécurité des clients sera assurée en cas d’évacuation. Avec le sapeur-pompier présent, la commission passe en revue quelques documents censés attester de la réalisation des travaux de maintenance. Certains sont manquants. « Pour moi, il n’y a pas de preuve que c’est fait. S’il y a un incendie, vous engagez votre responsabilité pénale », prévient le sapeur-pompier.
« Je ne pense pas être à un niveau de fermeture »
S’en suit la visite des chambres de cette « affaire familiale depuis trente et un ans », tient à rappeler le co-gérant, avec vérification des alarmes incendie et des portes coupe-feu. Le sapeur-pompier remarque la présence d’une multiprise dans une chambre. « C’est interdit », rappelle-t-il. L’établissement est modeste et sera bientôt détruit dans le cadre de la restructuration à venir du quartier Pleyel. Parmi la dizaine de chambres louées 40€ la nuit, à peine la moitié sont occupées par des personnes qui « travaillent sur les chantiers ». Un seul client est mensualisé, « déclaré à la Caf ».
Le co-gérant l’atteste : «Je suis loin d’être un marchand de sommeil. Qu’on me donne un état des lieux des hôtels en périphérie. Il y a certaines négligences de ma part, mais je ne pense pas être à un niveau de fermeture. » Il montre le matériel acheté pour réparer la toiture de la chambre dans laquelle il dort, « l’unique qui a un problème d’infiltration », insiste-t-il. La commission enverra un rapport aux propriétaires, décidera de verbaliser ou repassera pour constater la réalisation des travaux nécessaires.
Marine Delatouche
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Move (Pseudonyme non vérifié)
13 octobre 2020