En ville
Franc-Moisin/
Vers plus de voies ?
« C’est une nouvelle étape, mais ce n’est pas l’étape finale », insiste David Proult, élu en charge des quartiers Franc-Moisin et Bel-Air lors de la réunion, mardi 7 mars, dans une salle de la médiathèque Ulysse où se serrent près d’une centaine de personnes. Il fait référence au Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU). Derrière ce sigle, ce sont plusieurs millions d’euros pour rénover cette zone d’habitation au sud-est du centre-ville, fruit déjà de nombreux ateliers et réunions publiques avec les habitants depuis le début de la concertation en février 2016.
« À un moment, il fallait bien faire une proposition pour avancer », confie l’élu. L’urbaniste-architecte du projet, Catherine Tricot, présente les grands axes pour « désenclaver » la cité Franc-Moisin. Elle constate que ce grand ensemble, environ 700 mètres sur 500, compte peu de voies de circulation, à peine 3% de sa surface, contre 13% pour Bel-Air. Les principaux axes entourent le quartier, mais ne le traversent pas. « Il n’est pas irrigué », analyse-t-elle. Des nouvelles rues doivent permettre de « mieux relier le quartier » vers l’extérieur et de « bien desservir tous les bâtiments ».
Selon un schéma provisoire, deux axes horizontaux permettraient de relier les avenues Danielle-Casanova et Franc-Moisin, l’un au niveau de la rue Angela-Medici, l’autre rue de Lorraine. Et un autre, vertical celui-ci, joindrait le cours du Ru-de-Monfort et la rue Francis-de-Pressensé en passant par la place Rouge. Croisé par deux lignes, ce dernier lieu redeviendrait « une vraie place ».
Proposition de plan des nouvelles rues dans la cité Franc-Moisin
Pour laisser passer ces voies, certaines cages d’escaliers seraient démolies aux bâtiments 2, 7 et 13. « On veut détruire le moins de logements possibles », souligne l’urbaniste. L’ensemble des habitations sera réhabilité. De l’accession à la propriété sera introduit dans une cité constituée aujourd’hui uniquement de logements sociaux. Par ailleurs, « une réflexion est en cours » pour scinder spatialement en deux les trois écoles de l’allée du Languedoc.
Les habitants sont plus ou moins favorables à cet avant-projet. Certains estiment que leur avis n’est pas pris en compte. « Pourquoi détruire des bâtiments et créer des rues ? », se demande une riveraine, sceptique, qui avertit que la démolition fait peur dans un territoire déjà insécurisé par les inégalités. « C’est un quartier qui a été laissé à l’abandon ! », s’exclame une autre personne, vivement applaudie. Catherine Tricot croit fermement que « l’urbanisme a son rôle à jouer pour atténuer les coupures et les inégalités ». Le projet doit être finalisé d’ici fin 2017.
Aziz Oguz
Réactions
Horta (Pseudonyme non vérifié)
14 mars 2017