Jeudi 12 juin, à l’université Paris 8, les étudiants sans-papiers ont été parrainés dans le cadre d’une cérémonie à l’initiative du Réseau universités sans frontières (RUSF). RUSF s’est constitué en juin 2006, sous le mot d’ordre : étudiants étrangers ni sélection, ni expulsions, en réponse à la loi dite Ceseda, Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, portée par Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur de l’époque. Le réseau existe dans de nombreuses universités françaises, pour soutenir et accompagner les étudiants étrangers avec ou sans papiers. Les étudiants de Paris 8 étaient parmi les initiateurs de ce réseau. Depuis, ils ont mené de nombreuses actions, dont celle de jeudi dernier
soutenue par le conseil général, en la personne de Mathieu Hanotin, vice-président, et par Pascal Binczack, président de Paris 8. Celui-ci a défendu la régularisation des étudiants sans-papiers et affirmé son attachement à la diversité de ses étudiants qui comptent 157 nationalités différentes.
Quarante parrains, étudiants, enseignants et personnels administratifs pour vingt étudiants sans-papiers, dans le but de « faire durer la solidarité et redoubler de vigilance pendant la trêve estivale », explique Nicolas Jounin, maître de conférence et membre de RUSF. Le documentaire réalisé pour l’occasion montre, à travers des témoignages, que les étudiants étrangers sont finalement comme tous les autres, à une différence près… celle d’être étranger : elle leur impose une réussite inconditionnelle et ne tolère pas les réorientations. En cela ce n’est plus l’université qui évalue, mais la préfecture, l’enjeu en est le titre de séjour.
F.M. (stagiaire)