Beaucoup l’oublient, mais nos vies numériques dématérialisées ont une existence bien physique. Le cloud, où sont stockés par milliards les photos, vidéos, messages, mails, musiques, et autres données est un drôle de nuage dans la réalité. La livraison dans les prochaines semaines par Equinix, géant américain de l’hébergement, d’un 3^e Datacenter sur son site de Saint-Denis est là pour nous le rappeler.

PA9x, c’est son petit nom, est un bâtiment massif mais discret, coincé entre la rue Ambroise-Croizat et le faisceau ferré à l’ombre de ses frères PA2 et PA3, inaugurés il y a une douzaine d’années. Il abritera les serveurs de géants du cloud (on parle de l’américain Oracle notamment). Un concentré de technologie qui aurait nécessité autour de 100 millions € d’investissement pour Equinix. Mais un investissement rentable par temps de pandémie.

« Les besoins augmentent, assure Fabien Gautier, directeur du développement et du marketing de la filiale française d’Equinix. Beaucoup d’entreprises basculent des sujets dans le cloud. Ce nouvel équipement c’est plus de performance, plus de sécurité et des coûts moindres pour nos clients. L’écosystème informatique de Saint-Denis s’enrichit. » Ce nouveau Datacenter devrait générer une trentaine d’emplois directs pour son pilotage et une centaine d’emplois indirects liés à son usage. PA9x fait du campus informatique « Saint-Denis-Pantin » d’Equinix, « le plus gros campus digital de France », selon Fabien Gautier. Un campus dont la consommation électrique annuelle équivaudra à celle d’une ville de 80 000 habitants. Même si les installations ont fait de gros progrès en la matière, refroidir les serveurs en été reste très énergivore. L’ancien site des Nouvelles messageries de la presse parisienne est parfait à ce titre car alimenté par deux zones EDF distinctes.

YL

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