En ville

Un groupe scolaire vert en germe

La rentrée 2009 verra, rue du Bailly, l’ouverture d’un nouveau groupe scolaire doté de 7 classes maternelles, 9 élémentaires et d’un centre de loisirs. Un projet architectural signé des sœurs Mikou.

C’est, à l’arrière de l’avenue du Président-Wilson à la Plaine, une petite rue qui ne paie pas de mine, comme reléguée en bordure du domaine de la SNCF. À la rentrée 2009, le paysage urbain dans cette rue du Bailly gagnera en attrait grâce à un bel équipement très attendu dans le quartier : un groupe scolaire dont le chantier a démarré ces jours-ci sur un terrain de 5200 m2 cédé par Réseaux ferrés de France. Il comportera 16 classes, dont 7 en maternelle et 9 en élémentaire, un centre de loisirs de cinq salles, et des locaux communs abritant la restauration, la salle informatique, la salle d’activités… Le tout sur 4120 m2. De quoi mieux répondre aux besoins de cette Plaine dont des pans de quartiers sont sortis de terre, en particulier dans ce secteur du Landy.
Le groupe scolaire se singularisera par une architecture originale, signée Salwa et Selma Mikou, deux jeunes femmes, jumelles, d’origine marocaine, et qui ont fondé leur cabinet, Mikou design, en 2005. Auparavant, elles avaient été chefs de projet, l’une auprès de Jean Nouvel, l’autre auprès de Renzo Piano. Ce sera là leur deuxième réalisation importante. Choisi parmi quatre finalistes – sur 130 candidats – par un jury (élus, personnalités, parents, enseignants, etc.) réuni à la fin 2006, le projet des sœurs Mikou juxtapose maternelle, centre de loisirs et élémentaire, d’un étage de haut, en y intercalant des jardins intérieurs. D’où une bâtisse en forme de E, du moins vue du ciel. Étirée sur l’ensemble du groupe scolaire, la longue façade vitrée est rythmée par une toiture à redents, des sheds comme on dit aujourd’hui, et dont les sous faces captent le regard avec leurs teintes acidulées. Mais plutôt qu’aux bonbons, c’est aux couleurs des vitraux de la basilique, auxquelles se réfèrent les architectes. Quant aux sheds de la toiture, ils « dialoguent avec les lanterneaux des “cathédrales” », ajoutent-elles en désignant par son surnom l’impressionnante bâtisse désaffectée de la SNCF, proche voisine côté sud.
Mais sous l’harmonie des formes, des couleurs et des transparences, c’est la prise en compte de la haute qualité environnementale qui retient surtout l’attention à la direction municipale des bâtiments et de l’architecture, chargée de suivre le projet. Le groupe scolaire sera équipé de panneaux photovoltaïques pour la production d’eau chaude, d’un système de recyclage des eaux pluviales pour l’arrosage, d’une toiture végétalisée, plantée de sedum, pour les locaux communs qui bénéficieront ainsi d’une protection thermique. Laquelle est également prévue dans l’ensemble des locaux avec une ventilation à double flux. L’orientation nord-sud des salles de classes les protégera en outre des nuisances sonores du réseau ferré. Première étape de la restructuration envisagée pour ce bout de quartier, ce chantier coûtera 8,175 millions d’euros. Pour alléger un peu sa facture, la ville obtiendra 1,3 million de la région au titre du plan pluriannuel d’investissement, 250 000 euros de la CAF pour le centre de loisirs, et de plus menues subventions (régionale et de l’Ademe) pour la démarche HQE. Les sœurs Mikou signeront aussi à Saint-Denis la reconstruction du collège Jean-Lurçat, attendue pour la rentrée 2010.
Marylène Lenfant

Éclairage
Les autres écoles en projet
Après les groupes Drapiers-Gutenberg au cœur de la Plaine, et Carson-Besson à côté du Stade de France, c’est en quatre ans le troisième équipement scolaire que la Ville met en chantier dans ce quartier pour répondre à une hausse démographique résultant des livraisons de logements et du taux de natalité. Un quatrième est d’ores et déjà programmé, aux abords des rues Cristino-Garcia et du Landy, à la limite des territoires d’Aubervilliers et de Saint-Denis. Financé par les deux villes (à 43% par Saint-Denis), ce sera le premier groupe scolaire intercommunal. Édifié sur un terrain de 6300 m2, il ne comportera pas moins de 10 classes en maternelle, 14 en élémentaire, d’un centre de loisirs de 6 salles, et d’un gymnase ouvert aux habitants du quartier. L’architecte devrait en être désigné à la fin de l’année pour une livraison prévue en 2011. Autre projet en piste pour la Plaine, mais voté celui-là par le conseil régional sans précision de date, un 5e lycée dionysien devrait être implanté près des rues de la Procession et des Maraîchers, sur un terrain de 11 000 m2. Doté d’un internat de 50 places, il accueillera 1200 élèves réparties en 38 divisions, dont 21 de formation générale. Les autres, du BEP au DTS, étant spécialisée dans le domaine sanitaire et social.
M.L.