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Delaunay-Belleville/
Trafic toujours aussi dense
Cela n’a pas suffi à enrayer le trafic de drogue. L’année dernière, en avril, le bailleur Logirep avait décidé de condamner l’un de ses deux parkings à Gaston-Dourdin. En juin, Plaine Commune Habitat leur avait emboîté le pas en prenant la même mesure radicale à Jacque-Duclos. Les deux cités HLM sont situées à quelques centaines de mètres l’une de l’autre dans le quartier Delaunay-Belleville, à proximité du commissariat dans le nord de la ville. Un an après, les habitants constatent que les dealers sont toujours en train d’opérer en bas de chez eux. « De toute façon, quoiqu’on fasse, le trafic continuera », nous confie une locataire de Duclos, qui se dit «pessimiste ».
Pour cet autre riverain, il était évident que la mesure n’allait rien changer. Il décrit un cercle vicieux. « Le parking était peu utilisé. Il était régulièrement dégradé par les gens impliqués dans le trafic. Le bailleur faisait des réparations, mais il était de nouveau dégradé. PCH a préféré se débarrasser du problème en le fermant », assure-t-il. Le trafic se fait maintenant, entre autres, dans le second parking de la cité qui est d’ailleurs « surutilisé » par les locataires. « Ils savent s’adapter. Ils vendent là où ils trouvent de la place », continue-t-il.
Selon plusieurs témoignages, le business de la drogue est ancien dans la cité mais il a pris une ampleur considérable ces dernières années. « Depuis trois ans, cela va en empirant. Avant, on voyait un guetteur par ci, par-là. Maintenant ils sont aux quatre coins de la cité », poursuit le locataire. Avant le parking, le bailleur avait déjà fermé un double accès à un bâtiment qu’utilisaient les trafiquants. «Pourquoi on ne fermerait pas la cité pendant qu’on y est ? », critique-t-il. « L’éclairage était vandalisé et le parking occupé illégalement, ce qui posait des problèmes de propreté mais surtout de sécurité, justifie PCH. Aujourd’hui, seul le niveau P2 est ouvert, on constate quelques problèmes d’occupation connus des services de police. Toutefois, il ne s’agit pas d’un report du trafic installé.» Jaklin Pavilla, vice-présidente de PCH et habitante à Duclos, ajoute que des travaux sont prévus pour réaliser une «poche de stationnement sur un parking extérieur ». «Les locataires en seront informés très prochainement », précise-t-elle.
À Dourdin, la fermeture a « mis un coup au trafic », estime ce locataire. « Il y a moins de clients qui viennent en voiture », constate-t-il. Le second parking est relativement épargné par le deal. « Maintenant, il s’est concentré et il est circonscrit au bâtiment 4 de la cité », dont les locataires subissent de plein fouet le trafic. Pour protéger leur point de deal, les guetteurs débordent également dans les résidences avoisinantes.
Un chantier de sécurisation en 2019
« La fermeture du parking a permis que cessent le vandalisme, le trafic et la prostitution. Concernant le hall 4, la situation ancienne n’a pas empiré mais elle reste très prégnante », assure Logirep. Le bailleur prévoit de rouvrir le parking « au plus tard courant 2019 » après un « important chantier de sécurisation ». « Ces travaux prévoient notamment le remplacement des contrôles d’accès avec, quand cela sera possible, la suppression des accès parkings par les halls d’immeuble. De plus des travaux au niveau des halls vont limiter les accès aux seuls locataires de l’immeuble », précise-t-il. Pour le locataire précédemment cité, la réouverture est une fausse bonne idée. Il craint que les dealeurs s’y réinstallent. « Le trafic est toujours là et il le restera. C’est avant qu’il fallait faire quelque chose. C’est trop tard maintenant », s’agace-t-il.
«Ce n’est pas en fermant un parking que l’on va régler le problème du trafic, reconnaît Florence Haye, adjointe au maire en charge du quartier Delaunay-Belleville. On accompagne les habitants, on est avec eux. On fait des actions, au parc Fabien par exemple, pour montrer que l’espace publique appartient à tout le monde, et ne pas le laisser qu’aux trafiquants. » Pour ce locataire de Duclos, cela ne suffira pas. «Le problème est tellement immense. À courte échéance, je ne vois pas de solution», confie-t-il. Selon lui, il faudra passer par la « légalisation de toutes les drogues et que l’État en organise la vente ». «On est les premiers à subir le trafic, les nuisances, les guerres de gangs… Au moins, on n’aura plus tout cela.»
Aziz Oguz
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04 juillet 2018
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05 juillet 2018
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05 juillet 2018
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06 juillet 2018