Cultures
Saison primeur
Si la saison 2008-2009 du Théâtre Gérard-Philipe est à l’aune de la soirée de présentation de celle-ci, mercredi 11 juin, on ne devrait pas s’ennuyer durant les mois à venir au TGP. Non qu’on s’y ennuyât auparavant, mais la patte de Christophe Rauck, nouveau directeur du centre dramatique national depuis janvier 2008, se fait de plus en plus sentir (nouvel accueil, nouvelle ambiance, nouveau resto, nouveau logo...). Après un historique de l’illustre établissement, rebaptisé pour l’occasion tantôt Ted Geppe, tantôt Théo Gérard Philos, revisité de manière hilarante par David Geseilson, la présentation des spectacles de la prochaine saison, un exercice souvent périlleux car austère et, paradoxalement, peu spectaculaire, fut cette fois-ci amenée de manière plaisante et drôle par les comédiens Juliette Plumecocq-Mech et Marc Chouppart.
Cela dit, voilà pour le flacon. Mais de quelle nature sera l’ivresse due aux nectars scéniques à partir de septembre ? Ou plutôt de quelles natures, tant la programmation dévoilée ce soir-là recèle de diversités. Pièces du patrimoine théâtral (Dom Juan de Molière monté par Yann-Joël Collin, Cœur ardent d’Ostrovski, création de Christophe Rauck dont ce sera la première mise en scène dans son théâtre) ; créations contemporaines (Electronic City de Falk Richter par Cyril Teste et le collectif MxM, Scanner d’après Guy Debord par David Ayala) ; un cycle de quatre spectacles sur la vie et la ville (dont Classe, de Blandine Keller, auteure dionysienne qui enseigna au collège Barbusse, ou encore Baglady monté par Stuart Seide) ; une tétralogie, Le Cycle de l’Omme de Jacques Rebotier ; le festival pour le jeune public Et moi alors ?, décliné l’an prochain en deux temps ; des concerts (Dehors au dedans, une création musicale de Nicolas Frize, Africolor, Banlieues Bleues) ; un week-end pour un auteur consacré à Martin Crimp ; deux installations, l’une avec des abeilles par Olivier Darné et l’autre autour de la tête de saint Denis par Marie Preston et l’association Synesthésie…
Voilà jeté succinctement le menu alléchant de la prochaine saison au TGP. À noter tout de même, nouveauté parmi d’autres, les Dionysiens n’auront à débourser que 10 euros pour assister à ces spectacles. Sans compter diverses formules d’abonnement qui peuvent encore faire baisser le prix de la place. Alors, un luxe, le théâtre ? Sûrement pas aux yeux de Christophe Rauck, pour qui c’est avant tout « un lieu de lumière, d’expression et de compréhension où les paroles et les gens se croisent ». Vivement la rentrée…
Benoît Lagarrigue
Le programme complet de la saison 2008-2009 du TGP est disponible au théâtre.