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Nouvelle association/
Résilientes et unies
Faute de salle de la Légion-d’Honneur, indisponible, elles ont dû se contenter de l’Auberge municipale, et limiter à cent l’effectif de leurs invitées. Pour lancer officiellement Les Résilientes, c’était peu tant cette association féministe était attendue depuis octobre où le projet était annoncé. Pour l’ensemble des participantes auxquelles se mêlaient quelques hommes, ce vendredi 1er mars restera en tout cas comme un moment rare. Des femmes unies, au-delà de leurs origines géographiques, sociales, et des religions qui en ont modelé la culture, enthousiasmées d’avoir à travailler ensemble à la mission que s’est assignée l’association. Défendre les droits des femmes, lutter « pour une société laïque et égalitaire », contre les violences et l’usage sexiste de leur image, et accompagner dans leur démarche celles qui en ont besoin.
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Les actions inscrites au statut des Résilientes, l’association Artis les mène déjà dans la continuité de son travail depuis bientôt quinze ans contre la fracture numérique et l’alphabétisation des femmes. « On s’est rendu compte que beaucoup étaient victimes de violence », raconte Rachida Hamdan, à l’origine des deux associations qu’elle anime avec un enthousiasme contagieux. Et dont témoignent Bouchra, Latifa et Naoual, des inconditionnelles du travail d’Artis avec son café des parents et son soutien scolaire pour les enfants. Julie, Elzbieta et Mikeline, elles, ont été conquises dès la présentation des Résilientes à la dernière Fête de Saint-Denis.
Le soutien des Femen
Pour Sophia Antoine, comédienne et militante Femen, la rencontre remonte à dix ans à Franc-Moisin, où elle jouait dans Desdalles Deslivres, du théâtre d’intervention où s’est impliquée Rachida avec des femmes de son cours de français. « Je n’étais pas encore militante, Rachida a été mon inspiratrice. Ce que je suis aujourd’hui, c’est à elle que je le dois », confie Sophia. Elle était venue ce 1er mars avec deux comparses pour apporter le soutien des Femen aux Résilientes, qu’elles promettent d’accompagner. Autre alliée de choix, Ghada Hatem, fondatrice de la Maison des femmes de Saint-Denis, où sont accueillies victimes de violence, viol et d’excision. Celles-là mêmes que les Résilientes entendent épauler avec l'appui de juristes. « On n’est jamais assez nombreux pour parler des violences faites aux femmes », s’est encore félicité le maire Laurent Russier.
Marylène Lenfant
Réactions
Mourad (Pseudonyme non vérifié)
06 mars 2019