Tribunes
Quartier Basilique, des îlots à la dérive
L’article paru dans le JSD n°801, intitulé « Sensibilisation sur la propreté dans les cités HLM, PCH mène campagne contre les saletés », m’inspire les commentaires suivants.
Depuis plusieurs années, à Saint-Denis (et dans d’autres villes), la « saleté » préoccupe les habitants, les courriers des lecteurs du JSD y sont en effet régulièrement consacrés. On peut se demander quels résultats attendre de cette nouvelle « campagne », alors que celles qui se sont succédé durant la même période, à l’initiative de Plaine commune, n’ont visiblement pas apporté les améliorations espérées.
Si ça ne marche pas, c’est peut-être qu’on ne prend pas le problème par le « bon bout ». Et si, plutôt que de focaliser sur « les comportements », qui ne sont que le haut de l’iceberg, on allait voir ce qui se trouve dans les profondeurs ? On y trouverait, comme l’article le mentionne, des habitants démunis et « résignés », livrés à eux-mêmes dans des espaces délaissés par les bailleurs (aussi bien en termes d’entretien que de présence humaine). On y trouverait aussi des problèmes d’urbanisme et de gestion des espaces urbains.
La situation de l’îlot 9 du quartier Basilique, géré par la société Antin résidences, dont je voudrais témoigner, en est un exemple. Les habitants assistent à la dégradation, faute d’entretien, d’un immeuble que certains ont connu flambant neuf, vingt ans plus tôt. Les espaces communs se détériorent et s’encrassent, les espaces plantés ne le sont plus. Les halls d’entrée, aux portes mangées par la rouille, et les cages d’ascenseurs « puent ». Dans ce contexte, les poubelles commencent à fleurir dans les étages.
Pour ce qui est de l’environnement immédiat : l’immeuble voisin, géré par PCH, en attente de rénovation depuis plusieurs années, est dans un état de détérioration et de saleté indescriptible. Le trottoir du boulevard Félix-Faure, à la fois arrière-boutique de la galerie marchande et périphérie de la zone piétonne, cumule les difficultés : poubelles des magasins dont MacDo détient le record, accès parking que la société Vinci oublie d’entretenir, voirie détériorée, rigole encrassée et nauséabonde. Ce trottoir abrite aussi un dépôt d’ordure permanent, bien connu parmi ceux du centre-ville.
Pour conclure sur des propos positifs : les habitants de l’îlot 9 (ils ne doivent pas être les seuls) sont parfaitement « sensibilisés » et désireux de collaborer à toute campagne d’actions concrètes que les acteurs concernés voudraient bien entreprendre.
Martine Bodineau, Amicale des Arbalétriers, passage de Jouy