Portrait

Philippe Julien, 62 ans

Philippe Julien. © Yann Mambert
Philippe Julien. © Yann Mambert

Philippe Julien est né le 6 décembre 1957, à Garches (92). Chez les bourgeois comme il dit. Si ses parents y résident toujours dans leur petite maison ouvrière destinée aux travailleurs de l’Institut Pasteur, lui s’est installé depuis belle lurette à Saint-Denis. En terre ouvrière comme il dit. En 1990 pour être précis. L’idée c’était aussi de se rapprocher de l’usine. Citroën (devenue ensuite PSA), à Aulnay-sous-Bois. L’électro technicien de formation (il a un BTS) y est entré en 1981 en tant que technicien de maintenance et y est resté jusqu’à la fermeture du site en 2014.

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Délégué syndical à partir de 1984, il est ensuite secrétaire de la CGT pour l’usine de 2003 à 2014. Il a été de toutes les grandes grèves, en particulier celle de 1982 (six semaines), à une époque où le monde ouvrier existait encore dans les médias comme il dit. Licencié à cinq ans de la quille, Philippe Julien est retraité depuis janvier. Des premiers mois de retraite qu’il passe donc à faire campagne pour la troisième fois en tant que tête de liste Lutte ouvrière (LO) aux municipales, après 2001 (6 %) et 2014 (2,13 %). LO, un parti qu’il a rejoint en 1975, porté par l’époque et séduit par la volonté radicale des camarades de changer le monde comme il dit.

Conseiller municipal d’opposition, raisonnable et raisonnée comme il dit, de 2001 à 2008, il siège ensuite au sein de la majorité de 2008 à 2014, à une époque où les coups sont donnés sans ambiguïté par la droite sarkozyste.

Depuis 2014, Philippe Julien se sent de nouveau dans l’opposition à une gauche qui a écœuré les ouvriers de la politique et a fait une croix sur le vote des cités comme il dit. À 62 ans, l’habitant du centre-ville veut encore porter ses idées dans cette élection pour passer le flambeau à la jeunesse. Celui de la lutte des classes, comme il dit.

Yann Lalande