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Opération de mise à l’abri pour les réfugiés de l’avenue Wilson
Six cars pour près de 300 migrants. Ce vendredi 25 janvier, vers 7h, les forces de police ont procédé à l’évacuation des réfugiés de l’avenue Wilson, en majorité des hommes, jeunes, originaires de la Corne de l’Afrique. L’opération, attendue – après celle de la Porte de Clignancourt le 22 janvier - s’est déroulée dans le calme en présence des associations de soutien aux réfugiés – Collectif Solidarité Migrants Wilson, Utopia 56 – et de quelques élus : Jaklin Pavilla, adjointe aux solidarités, Suzanna de la Fuente, élue du quartier La Plaine, Madjid Messaoudene, élu délégué à la lutte contre les discriminations. « La situation montre l’incurie en terme d’accueil des migrants dans ce pays », a exprimé Eric Cocquerel, député de la 1ère circonscription de Seine-Saint-Denis, également présent lors de l’évacuation.
Tour à tour, les migrants sont montés sans réticence dans les cars. Certains ont pris avec eux, des couvertures enfoncées dans des sacs en plastique. Yagou, 29 ans est moins disposé que d’autres à partir. « Si j’y vais, après on va me faire revenir dans la rue », a expliqué le réfugié soudanais. Un autre migrant, occupé à récupérer des affaires dans sa tente a pris la décision de ne pas être mis à l’abri. « Je veux aller en Angleterre », a t-il exprimé.
Les réfugiés ont été transportés dans des gymnases, écoles, hôtels ou casernes situés en région francilienne. Sur sa page Facebook, le Collectif Solidarité Migrants Wilson a donné la liste précise des lieux où ils ont été emmenés, et a demandé aux bénévoles vivant aux alentours de ces lieux d’accueils de s’informer sur les conditions de vie de réfugiés à qui ils viennent en aide depuis près de deux ans. Pour Jean-Jacques Clément, l’un des bénévoles du Collectif, il s’agit d’une « mise à l’abri avec conditions, or on demandait une mise à l’abri inconditionnelle. Ils vont rester un mois dans une structure et après, ils iront dans d’autres dispositifs. Il y a une partie des migrants qui s’évaporent déjà. Ça marche pas ce système-là ».
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Une quarantaine de personnes sans solution d’hébergement
Lors de l’opération de mise à l’abri, une trentaine de migrants – dont deux couples - sont restés dans l’attente avenue Wilson. Faute de place dans les cars, ils n’ont pu bénéficier de solutions d’hébergements et ont été amenés temporairement par des bénévoles à la maison de quartier La Plaine. Plus tard dans la journée, la Ville a fait savoir dans un communiqué ce vendredi matin que les « les hommes et femmes non pris en charge par la préfecture » seront recueillis à l’église Sainte-Jeanne d’Arc de la Mutualité en attendant un retour de la Préfecture sur leur demande de prise en charge. Dans le cadre du Plan Grand Froid, la municipalité a mis à disposition de 40 personnes sans-abris le gymnase Carson-Besson. Dans un courrier envoyé le 11 janvier à Emmanuel Macron, Laurent Russier a proposé à l’Etat « la mise à disposition pour l’hiver à des fins d’hébergement du centre de vacances municipal de Mériel situé dans le Val d’Oise. » pour 40 personnes également. Un autre site de la ville, destiné aux migrants et aux sans domicile fixe, est aussi à l’étude.
Durant l'évacuation, plusieurs soutiens aux réfugiés se sont attelés au démontages des dizaines de tentes posées sur le terre-plein de l'avenue Wilson avant le nettoyage des lieux par la voierie, déjà présente tôt ce vendredi matin.
« Les tentes ont été mises à l'abri et seront nettoyées et désinfectées, puis recyclées pour de futurs dons à des réfugiés qui en auront besoin. On va revoir très vite des personnes en errance dans les rues », a fait remarqué un bénévole du Collectif Solidarité migrants Wilson.
Yslande Bossé
(1) Une quarantaine de réfugiés de l'avenue Wilson, non pris en charge par la Préfecture seront recueillis dans la matinée du mercredi 30 janvier au gymnase Carson-Besson, jusque là mis à disposition comme hébergement d'urgence, pour les personnes sans domicile fixe dans le cadre du Plan Grand Froid de la ville de Saint-Denis, « levé hier », a précisé la maire adjointe aux solidarités Jaklin Pavilla.
Réactions
Mourad (Pseudonyme non vérifié)
29 janvier 2019
lecteur-jsd (Pseudonyme non vérifié)
30 janvier 2019
Houari (Pseudonyme non vérifié)
30 janvier 2019
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