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Exposition
/ Le graff obtient ses lettrages de noblesse

Gotha est de retour pour une deuxième édition salle de la Légion d’Honneur. L’exposition proposée par Thierry Grone entoile le graffiti pour donner à voir sa diversité et son histoire, aux plus jeunes en particulier.
Thierry Grone a sélectionné la soixantaine d'oeuvres exposées salle de la Légion d'Honneur.
Thierry Grone a sélectionné la soixantaine d'oeuvres exposées salle de la Légion d'Honneur.

Le hip-hop il l’a dans la paume. Une bombe de peinture, un livre pour enfant, un dictionnaire, un flyer annonçant sa nouvelle expo… Peu importe le medium, Thierry Grone en a toujours sous la basket lorsqu’il s’agit de partager sa passion.

Du 15 au 24 février, il réunit son Gotha du graffiti à Saint-Denis lors d’une exposition à la salle de la Légion d’Honneur. Les visiteurs pourront admirer, et peut-être même s’offrir, les toiles signées Mr Bien ou Berthet One. Au total, 19 graffeurs accrocheront une soixantaine d’œuvres réalisées à la bombe qui raviront les amateurs de graffitis et aussi Thierry qui a fait sa sélection selon les affinités artistiques et humaines qu’il entretient avec ces artistes. « Pour le Gotha, je me suis fait plaisir. Je voulais montrer qu’ils étaient capables de faire des terrains (peindre dans la rue, ndlr) mais également des toiles. C’est une autre façon de les découvrir ».

Pour enrichir sa palette, Gotha proposera donc différents styles de graff avec des générations qui s’entrecroisent, s’influencent et se répondent. De quoi en prendre plein la vue.

Transmettre aux jeunes générations

« J’aimerais que ce type d’exposition que j’organise marque les enfants, avoue Thierry Grone dont l’association Culture de Banlieue milite pour la valorisation de la culture hip-hop. Lors de la première édition, les écoles avaient vraiment joué le jeu. Une quinzaine de classes étaient venues. Cette transmission aux jeunes générations, c’est ça le plus important pour moi ».

Des élèves des écoles Honoré-de-Balzac, Jules-Vallès, René-Descartes ou encore Jean-Vilar seront accueillis par Thierry Grone pour une visite en forme de masterclass. « Je leur explique ce qu’est le hip-hop, son origine, ses différentes disciplines dont le graffiti, son histoire. J’apprends aussi aux enfants comment regarder une toile, je leur montre des caps (capuchons des bombes de peintures, ndlr). Ensuite, je demande aux enfants de se mettre par groupe, de déambuler et de choisir une toile. Je leur explique comment elles ont été réalisées. Des fois les graffeurs sont là pour présenter eux-mêmes leurs œuvres ». Quant à l’aspect pécuniaire de l’exposition, Thierry Grone assure ne rien toucher sur les ventes et que seule sa passion le guide dans ses choix. « Je ne suis pas galeriste, tout l’argent des toiles va dans la poche de l’artiste. Ce qui m’intéresse c’est uniquement l’aspect artistique, indique Thierry qui confie avoir été approché pour identifier d’éventuelles étoiles montantes du graffiti. Certains ont l’espoir de revendre des œuvres acquises à moindre coût. Mais désolé, moi je ne fais pas dans la spéculation».
 

Maxime Longuet

Gotha. Du 15 au 24 février. Ouverture du lundi au vendredi de 9h30 à 12h et de 15h à 18h, samedi et dimanche de 10h à 18h. Renseignements au 0603108785. Vernissage vendredi 15 février à 18h.
 

Thierry Grone maintient le "caps"

Après son livre illustré Dis papa, c’est quoi le hip-hop? (2018, Éd. Pas vu pas pris), l’exposition Gotha, la boutique éphémère Le Shop (et peut-être bientôt permanente), son festival « Banlieusard et alors ? » relancé pour célébrer les 10 ans de son association l’an prochain, Thierry Grone ne chôme pas. « L’idéal en 2020, c’est qu’il y ait des manifestations tous les mois, confie l’activiste. Le but c’est de quadriller le terrain afin que l’on me contacte par la suite pour créer d’autres projets car attention je ne veux pas être Monsieur Hiphop non plus ». 

En attendant, les Dionysiens peuvent se prévoir une sortie découverte vendredi 15 février lors du vernissage de l’exposition Gotha pour un moment d’échange privilégié en présence des artistes.

MLo