Portrait

Laurent Russier, 46 ans

© Olivia Kouassi
© Olivia Kouassi

Quand Laurent Russier naît en 1973, à Rillieux-la-Pape (banlieue de Lyon) de l’union de deux parents postiers, rien, hormis sa date de naissance (le 1er mai), ne semble le prédestiner à devenir maire de Saint-Denis

Pour autant on n’en vient pas à diriger la plus grande ville communiste de France totalement par hasard. Dans la famille Russier on vote communiste, on milite à la CGT et on a l’amour du service public. L’aîné des trois frères Russier est cheminot, tandis que le benjamin est instituteur. Après son bac, le cadet opte, lui, pour une classe préparatoire qui lui permet d’intégrer une école d’ingénieur agronomique à Toulouse. Laurent Russier délaisse donc Saint-Étienne, la ville où il a grandi.

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Diplôme en poche en 1997, il quitte la province, bien décidé à conquérir Paris. Mais la Capitale est déjà trop chère pour les jeunes travailleurs et Laurent Russier se sent l’envie de militer dans une ville bien à gauche. Il atterrit à Saint-Denis, quartier de la gare, où il habite toujours. Un interlude de 18 mois pour son service militaire dans le civil en Martinique et il est de retour dans la banlieue rouge en 1999. C’est alors qu’il adhère au Parti communiste français (PCF).

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Côté professionnel, c’est le grand écart, puisque Laurent Russier officie dans le secteur bancaire. En 2004, Florence Haye (PCF), conseillère départementale lui propose de devenir collaborateur. L’expérience est positive, après cette « année sabbatique », il rend son tablier à la BNP et poursuit sa mission au département. En 2008, l’homme de l’ombre se présente pour la première fois à une élection, sur la liste de Didier Paillard aux municipales. Élu conseiller municipal et territorial, Laurent Russier est réélu toujours sur la liste de Didier Paillard en 2014. Il devient adjoint au maire (Démocratie locale, politique de la ville et Grand centre-ville).

À l’été 2016, Didier Paillard (PCF) décide de passer la main et se tourne vers lui pour sa succession. Le passage de témoin a lieu en décembre 2016. Quelques mois plus tard, Laurent Russier succède cette fois à Stéphane Peu (PCF) à la présidence de Plaine Commune Habitat. Depuis le célibataire cinéphile est moins à la page niveau sorties ciné.

Yann Lalande

Réactions

Un digne héritier de ceux qui ont bafoué Saint-Denis. Dehors.