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Journées nationales de l’archéologie/
La ville sous tous les angles
Saint-Denis en long, en large et en travers, cette trinité en appelle une autre : le passé, le présent et le futur, la thématique centrale du documentaire qui sera projeté samedi 15 juin à l’Écran pour les Journées nationales de l’archéologie.
Fruit d’une collaboration tripartite entre l’Unité d’archéologie de Saint-Denis (UASD), le cinéma art et essai dionysien et l’association BouTaBout, le film est une balade dans la ville et mêle prises de vues, micro-trottoir et séquences d’animation. Devant l’objectif, Nicole Rodrigues, directrice de l’UASD, assure la visite mais ce sont bien de jeunes Dionysiens que l’on retrouve derrière la caméra : Athos, Mehdi, Gabrielle, Zinedine… Ils sont 17 adolescents entre 12 et 18 ans à avoir participé à la réalisation du documentaire.
Depuis 2017, six stages d’une semaine, sur leur temps de vacances, leur ont permis de s’initier à la stop-motion (technique de dessin animé) avec les artistes Shihhan Shaw et Félix Blondel, le tournage et le montage d’un film avec le réalisateur Cédric Michel et la prise de son avec le chef-opérateur Benoît Peytavin. Le projet a été mené sous l’encadrement de Cédric Michel. Comme les autres intervenants, il est de BouTaBout, une association spécialisée dans l’accompagnement des publics dans l’écriture et la réalisation de films.
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Saint-Denis d’hier et de l’an 3000
Deux ans ont été nécessaires pour boucler le documentaire participatif Saint-Denis en long, en large et en travers. Pour évoquer le passé, l’équipe a tourné sur le chantier d’une fouille préventive, celui du 49-51 rue de Strasbourg, entre février et avril 2018. Pour aborder le futur, des passants interrogés livrent leur vision de Saint-Denis… en l’an 3000 ! La déambulation avec Nicole Rodrigues dans la « ville invisible » fait le lien entre ces deux aspects de ce Saint-Denis étiré dans le temps. Mais le film offre surtout une manière de concevoir l’archéologie autrement qu’une simple fenêtre sur le passé. Selon Christelle Amand, médiatrice culturelle à l’UASD, cette science crée avant tout du « lien social » et « aide à la compréhension du futur ».
Bien entendu, la jeune équipe sera présente pour défendre son film après la projection en compagnie de Cédric Michel. Puis, à 16h, le documentaire La pierre triste de Filippos Koutsaftis illustrera ce lien entre passé-présent-futur à travers l’histoire de la métamorphose d’Eleusis en Grèce, ville importante dans la religion grecque Antique pour ses mystères ésotériques, transformée aujourd’hui par une très forte industrialisation. Moins bien identifiées que leurs cousines éloignées des Journées européennes du patrimoine, les Journées nationales de l’archéologie offrent pourtant une belle occasion de renouer avec l’histoire.
Pour célébrer les dix ans de l’événement, l’Unité d’archéologie de Saint-Denis propose en plus de la restitution du documentaire samedi 15 juin, une journée portes ouvertes dans ses locaux rue Franciade de 14h 30 à 18 h dimanche 16 juin. Avec au programme des ateliers participatifs, la création d’une ville médiévale à partir de données archéologiques récoltées, comprendre et s’essayer à la gestion des découvertes de leur conservation et leur conditionnement. Une visite de la Fabrique de la Ville sera organisée également à 16h (entrée libre).
Maxime Longuet
Samedi 15 juin, à l’Écran (14, passage de l’Aqueduc), projection de Saint-Denis en long, en large et en travers, à 14h, gratuit ; projection de La pierre triste à 16h, tarifs 4,50 > 4€ (– 25 ans). Dimanche 16 juin, portes ouvertes de l’UASD (8, rue Franciade), de 14h30 à 18h ; visite gratuite de la Fabrique de la Ville (4, rue du Cygne) à 16h.