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Franc-Moisin - centre de loisirs Descartes/
La directrice et deux animateurs violemment agressés pendant leur service
Les faits sont sans précédent. Lundi 5 mars, quatre ou cinq individus cagoulés pénètrent dans l’école maternelle René-Descartes de Franc-Moisin, en passant par l’arrière du complexe. Il est 17h30 et une vingtaine d’enfants sont encore à l’accueil de loisirs. Disposant d’au moins une arme de poing, les voyous cherchent visiblement quelqu’un, la directrice du centre de loisirs selon certains témoins. Cette dernière est projetée au sol et reçoit un coup de crosse, tout comme deux autres animateurs qui ont cherché à s’interposer. Des enfants assistent à la scène. Des tablettes numériques et des effets personnels sont dérobés. Les agents municipaux finissent quant à eux aux urgences de l’hôpital.
« Il faut que la crainte change de camp »
Le lendemain, l’émoi est toujours palpable chez les parents d’élèves qu’ont tenus à rencontrer le maire et ses adjoints David Proult et Zohra Henni-Ghabra. « Tout le monde a laissé faire pendant des années et maintenant on en est là, enrage une maman. Cette fois la coupe est pleine. On est bien décidé à mener une action. » Laurent Russier semble avoir bien reçu le message. « Ce qui s’est passé dans cet accueil de loisirs est une première et j’espère bien une dernière. Le problème c’est que les abrutis qui se permettent ce genre de chose jouissent d’un sentiment d’impunité. Cela me réconforte dans l’idée qu’il faut que Franc-Moisin soit mieux pris en compte. » Et c’est ce que le maire de Saint-Denis a répété au ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, qui, hasard du calendrier, le recevait ce mardi matin 5 mars, au sujet de l’absence de quartier dionysien dans le dispositif expérimental de Police de sécurité du quotidien.
Pour le maire, face à un tel acte de défi la réponse doit être claire : il faut réoccuper le terrain. « Une action violente comme celle qui vient d’être faite est une façon de nous dire : “nous sommes chez nous”. Or nous devons répondre : ce sont les habitants et les services publics qui sont ici chez eux. Il faut que la crainte change de camp. » Le maire a donc tenu à ce que l’accueil de loisirs reste ouvert normalement afin de ne pas punir la population. Par ailleurs, les conditions de sécurité – qui avait déjà été améliorées à deux reprises ces deux dernières années (rehaussement des barrières) – dans et autour de l’établissement vont être renforcées. La Ville a prévu la présence d’agents de sécurité et de la police municipale. La police nationale va faire des rondes plus fréquentes pour sa part. Sur le plan judiciaire, une enquête est en cours suite aux dépôts de plainte des agents municipaux agressés et de la mairie. Mais là encore, le maire rappelle une règle fondamentale : « Il faut que les familles parlent. Trop souvent le commissaire fait état d’une vraie crainte à cet égard, particulièrement à Franc-Moisin. Renseigner la police est un acte citoyen et des dispositifs sont prévus pour le faire anonymement. »
Du côté des personnels de la Ville, le choc est important. « Certains animateurs de ce centre de loisirs ne veulent plus retourner travailler, assure Jean-Marie Saint-Clément, directeur de l’accueil loisirs Delaunay-Belleville. Tous les directeurs doivent se réunir ce mercredi matin afin de décider des actions à mener. » Des journées mortes dans les accueils de loisirs seraient envisagées.
Yann Lalande
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woody (Pseudonyme non vérifié)
07 mars 2018
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07 mars 2018
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09 mars 2018
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