Cultures

Ateliers pour enfants
/ Ils jouent à la ville du futur

Du 26 au 29 octobre, une quinzaine d’enfants ont pu suivre des ateliers théâtre et danse à la Maison de quartier de la Plaine. Organisés par la compagnie La Sticomiss, ils abordaient de manière artistique la question des changements climatiques et sociaux en zone urbaine.
Théâtre d'improvisation et jeux ludiques ont été organisés à la maison de quartier La Plaine par la compagnie Sticomiss sur la thématique des changements climatiques et sociaux en zone urbaine.  © Bergoda
Théâtre d'improvisation et jeux ludiques ont été organisés à la maison de quartier La Plaine par la compagnie Sticomiss sur la thématique des changements climatiques et sociaux en zone urbaine. © Bergoda

Une douzaine d’enfants, âgés de 5 à 12 ans, arrivent surexcités à la salle de danse de la Maison de quartier de la Plaine… Ce jeudi 29 octobre, c’est le quatrième jour de leur semaine d’atelier théâtre et de danse contemporaine, On fait quoi demain ?. Organisé par la compagnie La Sticomiss, cet atelier porte sur la thématique des changements climatiques et sociaux en zone urbaine. « J’ai inscrit mon fils de 10 ans pour qu’il découvre l’univers du théâtre, qui permet de développer plusieurs compétences : être à l’aise avec les autres, retenir des choses, suivre des directives d’inconnus, communiquer… », énumère Franseza.

Une chorégraphie créée par les enfants

L’atelier commence par un jeu de désignation sonore, obligeant les enfants à être attentifs aux autres et à réagir en fonction. Puis place à un petit échauffement ludique. Enfin, on arrive au cœur de l’atelier : la répétition de la chorégraphie créée cette semaine. « Les enfants ont pioché des mots en lien avec la thématique de l’atelier et ont dû les mettre en mouvement. C’est à partir de ce qu’ils ont imaginé, en pensant au futur, que nous avons créé cette chorégraphie », expliquent Anaïs et Amé, les deux intervenantes de la compagnie et Dionysiennes. « Je pense qu’il y aura de la pollution et des robots », affirme Léa, 11 ans. Sol qui glisse comme une patinoire, portail de téléportation, air qui sent mauvais, arbre… Les enfants s’amusent à répéter ces mouvements, tout particulièrement lorsqu’ils ont un rôle important à jouer, comme le conducteur de la voiture volant à travers les nuages et la donneuse d’ordre aux robots. C’est Adja, 9 ans, qui tient la télécommande imaginaire. « C’est drôle de commander aux autres de cette manière ! », sourit-elle.

EN IMAGES / Collège Jean-Lurçat : les rois de l'impro

Une pause goûter permet de faire une coupure avant de commencer une initiation au théâtre. « On leur apprend à maîtriser l’espace du plateau, soigner leur entrée et leur sortie, mais aussi à jouer un personnage », explique Amé. Le premier exercice consiste à changer de rythme de marche sur le plateau. « Essayez de bien occuper l’espace partout de manière équilibrée », répète régulièrement Anaïs. On passe ensuite aux improvisations. « Vous allez entrer sur le plateau à deux, chacun de votre côté, et vous présenter l’un à l’autre en inventant un personnage qui a des caractéristiques », donne pour consigne Anaïs. Timidement, les enfants se prêtent au jeu. Difficile parfois de garder son sérieux face à Madame Patate ou Monsieur Toilette ! On refait l’exercice en changeant de ton, en se montrant en colère.

L’improvisation monte en complexité, il faut ensuite créer une petite impro par groupe de trois, sur un thème tiré au sort, sur le monde d’aujourd’hui. Trois enfants miment la déforestation à coups de tronçonneuse et avec un serpent qui s’échappe de l’arbre abattu. D’autres illustrent les transports en commun avec un malaise voyageur. Dans un autre groupe, une fille jette ses déchets plastiques et se fait réprimander par une autre. Anaïs, leur fait ses retours de metteuse en scène. L’attention commence à baisser… Il est temps de conclure avec un dernier jeu de concentration.

Un nouveau spectacle en préparation

« Ces ateliers nourrissent en partie le spectacle que nous préparons, Z.2, qui plongera le public dans le monde de 2050, avec la quête de trois enfants dans la grande ville de demain. Pendant cette semaine, nous sommes le matin en résidence à la Maison de quartier de la Plaine pour continuer à créer ce projet », explique Anaïs. La compagnie travaille avec l’écriture de plateau : des aller-retours entre l’improvisation et l’écriture.

Pluridisciplinaire, avec de la danse, du théâtre, de la musique, des images projetées, ce spectacle ouvre une petite fenêtre sur un possible avenir post-apocalyptique, où « le réchauffement climatique a causé de grandes guerres, la situation réveille des utopies chez les habitants, mais aussi de l’égoïsme », souligne Anaïs. Avec les enfants, le monde de demain, rêvé ou cauchemardé, a été discuté de manière libre.

« Nous ne voulions pas les influencer avec notre projet, entendre leur voix et voir comment ils voient les enfants de demain, tout en gardant une forme divertissante pour eux », précise Amé. La Sticomiss propose également un autre atelier pour adolescents, sur la thématique « Genres et sexualités sur Internet », pour lequel elle cherche encore des partenariats dans les collèges et lycées.

Delphine Dauvergne