Portrait

Georges Sali, 62 ans

Georges Sali. © Yann Mambert
Georges Sali. © Yann Mambert

N’en déplaise à Houari Guermat, il n’est pas la seule tête de liste née à Saint-Denis dans cette élection. Le 22 juillet 1957, l’hôpital Casanova voyait naître le petit Georges Sali, qui rejoindra très vite l’appartement familial de la cité Langevin. Le sixième des sept enfants de la famille va suivre toute sa scolarité à Saint-Denis jusqu’au lycée Paul-Éluard.

Après sa maîtrise d’économie à l’université Paris 13 de Villetaneuse, où il se rend chaque jour à pied, Georges Sali intègre Sciences Po Paris. À l’aube des années 1980, ils ne sont pas nombreux les fils de banlieue populaire à fréquenter l’institution de la rue Saint-Guillaume. À sa sortie en 1983, il part travailler chez IBM. Il poursuivra chez AT&T, en tant que gestionnaire de projets internationaux. Georges Sali a toujours mis un point d’honneur à travailler, pour mieux préserver son indépendance politique. Car 1983 est aussi l’année de sa première adhésion au Parti socialiste.

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En 1986 il devient secrétaire de la section dionysienne du PS. En 1989 il découvre le conseil municipal après avoir été élu sur la liste d’union de la gauche du maire Marcelin Berthelot (PCF). Maire adjoint à la voirie, il le restera tout le mandat suivant de 1995 à 2001. En 2002, la situation se détériore au sein de la majorité et Georges Sali, devenu maire adjoint à la démocratie, abandonne sa délégation en 2004 et se présente pour la première fois en son nom propre aux municipales en 2008 (31% au second tour). Il siège donc pour la première fois dans l’opposition et voit arriver dans le paysage local Mathieu Hanotin, un proche du patron départemental du PS Claude Bartolone dont il n’a jamais partagé les vues.

La guerre interne est déclarée et Georges Sali se voit poussé de son nid au moment de l’investiture des législatives de 2012. En réaction, il lance le Parti socialiste de gauche (PSG) l’année suivante. À la municipale de 2014, la liste du PSG fusionne dans l’entre-deux tours avec celle de Didier Paillard (PCF) pour faire barrage à Hanotin. Mission accomplie, mais Georges Sali n’a plus le désir de siéger aux côtés du PCF et laisse sa place.

Voilà pourtant le consultant en politiques publiques (au sein de l’Institut français en gouvernance public) reparti pour un dernier tour de piste. Parce qu’il adore cette ville qu’il n’a jamais quittée et parce que la jungle politique n’effraie plus depuis bien longtemps le serein Georges.

Yann Lalande