Portrait

Fetta Mellas, 65 ans

Fetta Mellas. © Yann Mambert
Fetta Mellas. © Yann Mambert

En 42 ans d’enseignement au lycée professionnel Frédéric-Bartholdi, elle a formé et vu passer des milliers d’élèves. Certains d’entre eux se souviendront peut-être de leur ancienne professeure d’économie au moment de glisser un bulletin dans l’urne le 15 mars. Car à 65 ans, cette militante syndicale et féministe de longue date est sur le devant de la scène pour la première fois.

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Née en grande Kabylie (Algérie) le 1er juillet 1954, Fetta Mellas, aînée d’une famille de quatre enfants, a rejoint son père installé à Saint-Denis, quatre ans plus tard. Une ville qu’elle ne quittera plus ou presque. En parallèle de l’enseignement, Fetta Mellas poussera ses études d’économie jusqu’au doctorat. Pour autant, elle ne lâchera pas son lycée professionnel dionysien, un choix qu’elle assume. À Bartholdi, c’est elle qui a initié la semaine d’accueil des nouveaux arrivants ou la cérémonie de remise des diplômes. Et c’est encore elle qui chaque année organise des visites de grandes entreprises, facilitées sans doute par son implication de longue date en faveur de l’entreprenariat au féminin à la chambre de commerce et d’industrie.

Son ADN progressiste, elle l’a hérité de ses parents. Syndiquée à la CGT éducation, membre du conseil d’administration de son établissement, la prof n’hésite pas à s’engager. Y compris en politique en 2008 sur la liste du Nouveau Parti anticapitaliste. Douze ans plus tard, Fetta Mellas a mûri longuement sa décision avant d’accepter de prendre la tête de la liste Saint-Denis éco-citoyenne initiée par son ami Kamal El Mahouti. Le besoin de proposition alternative face aux partis traditionnels s’est fait trop fort. Depuis quelques mois, la tête de liste bat donc la campagne avec les moyens du bord, mais l’espoir chevillé au corps de pouvoir peser entre les deux tours de cette élection indécise.

L’ancienne camarade de lutte du regretté Mouloud Aounit (ancien président du Mrap) pourra peut-être alors imposer dans le débat certaines idées de sa liste comme le budget genré ou le budget vert. C’est à cette condition que Fetta Mellas est sortie de l’anonymat.

Yann Lalande