À la une Sports

Pendant la crise sanitaire
/ Comment les sportifs gardent la forme ?

Depuis l’arrêt des compétitions sportives pour la saison 2019-2020 et la suspension des activités en club, le temps est long pour les licenciés. Avec l’absence des entraînements et la fermeture des stades, gymnases et piscines, comment les sportifs maintiennent leur condition physique avant la reprise très attendue ?
(C) Deligne Iconovox
(C) Deligne Iconovox

L’épidémie du Covid-19 a eu des répercussions radicales dans le monde du sport. Les autorités n’ont pris aucun risque et ont réduit au strict minimum la pratique sportive durant le confinement. Une heure d’activité en plein air et proche de son domicile, pas plus… Les stades, gymnases, piscines et autres équipements sportifs sont restés fermés.

Si le déconfinement entamé le 11 mai a allégé les restrictions notamment pour l’activité physique individuelle en plein air, la pratique en club, quant à elle, reste limitée. De surcroît, le gouvernement a pris la décision de stopper toutes les compétitions en cours pour la saison 2019-2020. Une situation compliquée qui a provoqué une réorganisation des clubs pour permettre à leurs licenciés de garder la forme.

LIRE AUSSI : Comment faire du sport à domicile ? 

Parmi les sports individuels pratiqués en plein air pouvant reprendre tout en respectant les recommandations sanitaires du gouvernement, l’athlétisme coche toutes les cases. La Fédération française d’athlétisme (FFA) a travaillé en ce sens et a présenté ses conclusions le 15 mai. Dans le club de Saint-Denis Émotion, l’attente est longue pour les pratiquants.

« J’attends avec impatience la réouverture du stade et la reprise des entraînements », explique Annie Dorina, la championne de France 2020 en salle du triple saut dans la catégorie master (vétéran). Afin de ne pas perdre sa condition physique, son entraîneur a établi un programme qu’elle a adapté en fonction de ses possibilités. « Nous avons quatre séances par semaine dont une de préparation physique générale faite via Skype », détaille l’athlète. À l’extérieur, elle pratique des séances de fartlek qui consiste à effectuer des courses fractionnées à différentes allures et sur des durées précises. À la maison, c’est le renforcement musculaire qui est privilégié, établi « avec les moyens du bord », comme le souligne Annie Dorina, pas encore fixée sur la reprise des compétitions de sa catégorie.

LIRE AUSSI / Déconfinement : quelle pratique sportive autorisée 

Selon Kévin Sylvestre, le responsable administratif et financier de Saint-Denis Émotion, la récente ouverture du parc départemental Georges-Valbon a favorisé le retour à la course des licenciés. Car le maintien des fermetures des sites sportifs dionysiens et du parc de la Légion d’honneur empêche toute reprise encadrée et structurée dans les clubs qui doivent, en plus, appliquer les protocoles sanitaires mis en place par les autorités. Pour les sports collectifs, la donne est différente. Leur pratique reste proscrite au moins jusqu’au 2 juin, date du point d’étape gouvernemental sur la première phase du déconfinement. Malgré tout, cela n’empêche pas ses pratiquants de rester en forme volontairement. C’est le cas à La Dionysienne handball. Bien que l’espoir d’un retour à la compétition se soit estompé mi-avril, certains joueurs se sont organisés de leur côté, le staff ne leur préparant pas un programme particulier à suivre.

« Nous n’avons eu aucune consigne spécifique de la part des coaches, déclare Mody Traoré, le meilleur buteur de la saison en Pré-nationale. De mon côté, j’ai maintenu la course que j’ai augmentée au fur et à mesure de 20 à 30 minutes avec des séances de cardio et de musculation en parallèle. Par la suite, avec deux coéquipiers, on s’est retrouvé pour faire des parcours ensemble. Personnellement, si je dois reprendre la compétition demain, je suis prêt ! On s’y fait, à la longue, mais le terrain nous manque », ajoute le handballeur.

Les réseaux sociaux, alliés des sports

Pour maintenir le lien, des structures ont utilisé leurs réseaux sociaux pour permettre aux licenciés et aux suiveurs du club de pratiquer les exercices proposés par les sportifs. Sam Berrandou, directeur technique de l’Office des sports de Saint-Denis et fondateur du club de boxe thaïlandaise Lumpini, a été particulièrement actif.

Différents exercices de maintien en forme ont ainsi été publiés par ses soins. Les pongistes du Sdus TT 93 participent, de leur côté, à un feuilleton proposé par les équipes communicantes du club. Chaque épisode partagé sur les réseaux sociaux met en scène un joueur expliquant son état de forme et sa pratique sportive sans compétition. À la fin de ces courtes vidéos, un exercice à reproduire à la maison est proposé. Une manière simple et ludique qui n’éloigne pas les joueurs du tennis de table avant leur retour en championnat, la saison prochaine. À chacun sa méthode pour rester en condition.

Christopher Dyvrande

> LIRE AUSSI : Montée, descente, maintien... où en sont les équipes locales ?