Portrait
Cathy Billard, 52 ans
Cathy Billard a au moins trois points communs avec Philippe Poutou, candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) aux présidentielles de 2012 et 2017. Ils sont tous les deux nés en 1967 (lui le 14 mars, elle le 12 septembre), ils ont tous les deux passé leur adolescence à Bordeaux (« Nous n’étions pas dans le même bahut, mais nous avons commencé à militer au même moment », se souvient Cathy Billard) et ils mènent tous les deux une liste anticapitaliste aux prochaines municipales (elle à Saint-Denis, lui à Bordeaux).
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Si voilà plus de vingt ans que la tête de liste Saint-Denis anticapitaliste a troqué les bords de la Gironde pour l’ombre de la basilique, en revanche elle est restée fidèle à ses engagements politiques de jeunesse. À gauche toute : d’abord à Lutte ouvrière puis à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) devenue NPA. Quand elle obtient son concours de l’Éducation nationale, après plusieurs années à enseigner dans des Centres de formation et d’apprentis (CFA), la professeure de français et histoire-géographie fait le choix de Saint-Denis, parce qu’en métro c’est direct à Montparnasse et parce qu’il s’agit à ses yeux d’une terre engagée, militante et combative.
Elle va découvrir une ville ouvrière et d’immigration qu’elle juge plus ouverte que Bordeaux, tant elle intègre facilement. Depuis, celle qui enseigne au lycée professionnel Bartholdi ne cesse de défendre sa ville, notamment contre la mixité sociale, cache-sexe de l’embourgeoisement, selon elle, et synonyme d’un relationnel humain différent de celui qui caractérise Saint-Denis.
Engagée syndicalement à la CGT, la résidente du centre-ville est de toutes les campagnes politiques depuis 2000 aux côtés de ses camarades anticapitalistes. Candidate aux législatives en 2007 (2,6 %) et aux régionales en 2010, elle a surtout déjà par deux fois mené une liste aux municipales. En 2008, pour le compte de la LCR, elle rassemble 6,5% des voix et en 2014, pour le NPA, elle réalise un score de 2,7%. Si elle réfute l’expression candidature de témoignage, il n’empêche, pour Cathy Billard, l’essentiel ne se joue pas dans les urnes.
Le projet politique du NPA ne s’incarne pas dans des élections. Ces dernières permettent tout au plus de faire entendre ses positions et de mesurer un rapport de force… pas très favorable à l’extrême gauche depuis une dizaine d’années.
Yann Lalande