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/ Bouillon de culture

© Yann Mambert
© Yann Mambert

Pour quelques jours encore, le monde de la culture est à l’arrêt. Le 15 décembre, si les indicateurs épidémiques le permettent, cinémas, théâtres et lieux d’exposition rouvriront leurs portes (lire p.11). Une réouverture sous le régime du couvre-feu (fermeture des salles à 21h) et de la jauge réduite cependant. Et ce jusqu’au 20 janvier au moins. Une fois le rideau retombé sur cette annus horribilis, les acteurs culturels dionysiens pourront-ils croire en des lendemains qui chantent, dansent, jouent, créent ? Peut-être. Car si sous la marmite de l’expression artistique le feu est momentanément réduit, quand on soulève le couvercle on s’aperçoit que la vie culturelle dionysienne bouillonne d’idées et de projets.

À commencer par celui de faire de Saint-Denis la capitale européenne de la culture en 2028. Le 2 décembre, la Ville a confirmé étudier la possibilité d’une candidature et invite toutes les bonnes volontés à participer au projet. La ville française lauréate sera choisie en 2024. D’ici là, d’autres grands projets culturels vont voir le jour à Saint-Denis. Le remontage de la flèche de la basilique, plus que jamais suivi par l’État après la visite de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot le 4 décembre. La création de la Maison des pratiques amateurs et artistiques qui succédera à l’actuel conservatoire et dont on connaîtra bientôt le futur site. La rénovation-extension de l’académie Fratellini (lire p.11) à l’horizon 2024. Ou l’ancien siège de l’Humanité pour lequel la Ville n’a pas abdiqué toute ambition culturelle alors que l’État prévoit d’y installer des services de l’Inspection du travail. Et cette liste n’est pas exhaustive. Une seule urgence désormais : préserver de la crise l’ensemble des acteurs de la filière culturelle afin de pouvoir compter sur eux pour exploiter ce bouillon de culture.

Réactions

Par ses compétences en communication par sa maîtrise de l'humour, le monde de la culture possède une grande influence sur les décideurs politiques. S'il veut reprendre la production des spectacles vivants, pourquoi le monde de la culture ne se mobilise pas pour demander la vaccination des 68 millions français-e-s avec le vaccin BNT162B2 de Biontech ? En mai 2021 au Royaume-Uni l'épidémie de covid-19 sera finie grâce à cette vaccination tandis qu'en France on en sera encore à compter les morts de cette maladie. En mai 2021 à Londres les théâtres et les cinémas seront complètement ouverts tandis qu'en France les lieux culturels seront encore limités à la jauge covid.
"La création de la Maison des pratiques amateurs et artistiques qui succédera à l’actuel conservatoire et dont on connaîtra bientôt le futur site". Pour rappel, le site était choisi, le financement bouclé, et l'architecte sélectionné pour une livraison prévue en 2023 à l'endroit du commissariat de la police nationale de la rue Mermoz désormais vide et voué à la destruction. Le changement de site nécessite de tout reprendre à 0, pour un coût qui devra tenir compte de pénalités que la ville va inévitablement devoir verser au lauréat (le cabinet JP Lott). Sur ce dossier, on assiste donc au détricotage en règle d'un projet en voie de concrétisation pour se retrouver des promesses (qui n'engagent, on le sait, que ceux qui y croient).Quelle tristesse pour le quartier Delaunay-Belleville, qui se retrouve lui aussi au point de départ après avoir cru un instant à l'arrivée d'un équipement culturel ambitieux pour ses enfants, en lieu et place d'un équipement sécuritaire.