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Foot féminin/
Au milieu du gué
En déplacement dimanche 2 décembre sur la pelouse du Havre, les filles du Racing se sont lourdement inclinées 0-6 (lire ci-contre). Une défaite, la septième de la saison, qui vient conclure une phase aller où le bilan n’est pas très reluisant. En plus d’une défense friable (déjà 32 buts encaissés en seulement onze rencontres), les joueuses de Michel-Ange Gims doivent composer avec une attaque en berne. « Très sincèrement, je ne pensais pas que ce serait aussi compliqué… souffle l’entraîneur, qui enchaîne sa troisième saison sur le banc dionysien. Il y a énormément de frustration, car quand on regarde l’équipe sur le papier, nous avons les moyens de jouer le milieu de tableau. Mais si le championnat s’arrêtait maintenant, nous serions barragistes. »
Pour le coach, les raisons de ces débuts en demi-teinte sont multiples. « On manque peut-être de détermination et d’envie quand on compare aux autres équipes du championnat. Malheureusement pour nous, la concurrence au sein de l’effectif n’existe quasiment pas et certaines sont installées dans un confort. » Un point de vue partagé par le président Paul Mert, présent à chaque rencontre de ses petites protégées. « Il faut qu’elles prennent conscience qu’elles doivent faire deux fois plus, que ce soit sur le plan physique ou technique. On prend certains matches à la légère et on le paye aujourd’hui. »
Encourager la formation
L’autre obstacle auquel se confronte le club est évidemment d’ordre financier. À l’heure où les contrats fédéraux fleurissent chez ses concurrents directs, le Racing ne peut se permettre de dédommager ses footballeuses que par le biais de frais d’essence ou de primes. « On ne peut pas préparer une saison en D2 sans en avoir les moyens, continue le président. Les institutions, dont la mairie (1), ne nous aident pas. Depuis août, le staff fait du bricolage. »
Dernier point soulevé, celui de la culture du foot féminin, peu présente à Saint-Denis selon Michel-Ange. « Nous avons la prétention de pérenniser le club en D2. Mais pour cela, il faut effectuer un très gros travail de formation, c’est-à-dire avoir des éducateurs diplômés qui savent ce qu’ils font et qui ont envie de faire partie du projet dès l’école de foot. Aujourd’hui, le retard sur la concurrence est important à ce niveau-là. »
Malgré tout, l’heure est à la remobilisation générale, à quatre jours d’affronter l’US Orléans, qui avait étrillé le Racing à l’aller (8-1). « On ne peut pas se laisser marcher sur les pieds, peu importe le niveau de l’adversaire, scande le président. Ce match, c’est une question de fierté, et j’attends une grande réaction de mes joueuses. » Réponse ce dimanche 9 décembre à 14h30 au stade Auguste-Delaune.
Alexandre Rabia
Réponse ce dimanche 9 décembre à 14h30 au stade Auguste-Delaune.
Retour programmé des internationales« Il n’y a rien à redire sur la rencontre. Le Havre est l’équipe qui m’a le plus impressionné sur cette phase aller. » Dimanche dernier, Michel-Ange Gims ne tarissait pas d’éloge sur son adversaire après la défaite en terres normandes (6-0). Un score sans appel dû également en grande partie à l’absence sur la feuille de match de trois joueuses africaines du Racing (Aminata Doucouré, Sébé Coulibaly et Djenaba Baradji), qui ont disputé la Coupe d’Afrique des Nations au Ghana avec le Mali. « Je suis très fier d’elles, elles ont représenté les couleurs de notre ville en allant jusqu’en demi-finales, appréciait le président Paul Mert. C’est une belle image pour le club. » Cadres de l’équipe, ces filles ont fait leur retour ce mardi à l’entraînement. « Une bonne nouvelle » pour Michel-Ange, qui devrait les aligner contre l’US Orléans ce dimanche.
Alexandre Rabia
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