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Témoignage
/ Aidant familial : « Le confinement pour nous, c’est toute une vie »

Lundi 11 janvier au matin, Lynda Fekiri (au centre avec la pancarte "Aidons les aidants", maman d'une enfant autiste entamait une grève de la faim pour dénoncer le quotidien difficile des aidants.
Lundi 11 janvier au matin, Lynda Fekiri (au centre avec la pancarte "Aidons les aidants", maman d'une enfant autiste entamait une grève de la faim pour dénoncer le quotidien difficile des aidants.

« C’est grave d’en arriver là », confiait vendredi 8 janvier Lynda Fekiri. Cette agente municipale, maman de trois enfants dont une adolescente de 15 ans qui souffre de troubles autistiques a dévoilé son intention sur son compte Facebook deux jours avant. Faire une grève de la faim dans le contexte social et économique actuel, et dans cette période de grand froid. « Ce n’est pas facile » exprimait la Dionysienne. Mais celle qui est connue dans la ville pour son combat en faveur de l’inclusion des personnes autistes en milieu ordinaire veut alerter sur son quotidien d'aidant familial. 

« J’ai besoin d’horaires aménagées afin de m’occuper de ma fille », a expliqué Lynda Fekiri. Elle n'a aucune notion du danger, je dois l'amener à ses rendez-vous pour sa psychomotricité, j'ai des contraintes en tant qu'aidant familial. Avant mon père pouvait m’aider, mais il est tombé gravement malade, il a 70 ans, il ne peut plus », a poursuivi la Présidente de l'association All Inclusive. La Dionysienne « épuisée » physiquement et mentalement a arrêté sa grève de la faim. 

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La veille, lundi 11 janvier, le premier jour, une dizaine de personnes sont venues la soutenir sur le parvis de la mairie. Parmi elles, des mères de familles qui élèvent un ou plusieurs enfants porteurs d'un handicap. Par cette action Lynda Fekiri a souhaité « alerter sur le quotidien des aidants familiaux », en particulier des « mamans solos élevant seul un ou plusieurs enfants en situation de handicap » et qui exercent en même temps une activité professionnelle. 

« Je n’ai pas refusé le poste »

Les problèmes de Lynda Fekiri ont commencé après avoir été « mise en fin de contrat pour avoir dénoncé un harcèlement » sur son lieu de travail. C'était à la fin 2019 et sous le mandat de l'ancienne municipalité. Après les faits, le contrat de la Dionysienne est « renouvelé pendant un an par l'équipe communiste » pour un emploi d'agent d'entretien dans les écoles, « imposé », précise-t-elle. Mais la maman, en accident du travail depuis octobre 2019 n'ira pas. Aujourd'hui, la situation se complique pour Lynda Fekiri qui « se bat » pour bénéficier d'un « contrat adapté » à sa situation. Si un poste de secrétaire sociale lui a été proposé par la nouvelle municipalité en décembre 2020, le recrutement n'a pas abouti. 

« Je n’ai pas refusé le poste, commente Lynda Fekiri qui a été reçue par le cabinet du maire mardi 12 janvier. J’ai expliqué que j’avais besoin d’horaires aménagées en tant qu’aidante familiale ». La mère de famille se dit « choquée » et « en colère. ». « Le confinement pour nous c’est toute une vie. C’est la double peine. Choisir de s’occuper de nos enfants ou vivre une vie normale en les mettant en institution », a t-elle partagé sur un post Facebook. 

Yslande Bossé 

Réactions

Du grand journalisme : aucun recul avec la parole sainte de Mme Fekiri, la grande, l'éternelle victime... Mais si vraiment elle est mal traitée, qu'elle aille au tribunal demander des indemnités.
Tous les dires de cette maman ne sont pas vérifiés. Du journalisme de débutant mais on comprend pourquoi. Comme le ville ne reconduit pas la subvention, on se fait un plaisir.
Cher Mr Antoine Richard, je vous remercie pour vos conseils, et merci de rappeler que les mamans solos d’enfant en situation de handicap sommes des victimes, victimes de cette société de rejets et victimes de promesses de politique de campagne. Je vous remercie pour votre bienveillance envers moi et mon enfant.
Et ça continue... Comme l'a dit Monsieur RICHARD, aucun recul... on croit sur parole cette dame, c'est hallucinant. En plus, j'ai cru comprendre que cette affaire dure depuis plus de 14 mois... donc bien avant que la nouvelle équipe municipale soit en poste, non ? Alors, il faudrait qu'on m'explique pourquoi rien n'a été fait avant pour dénoncer ces harcèlements, si ceux-ci sont averés... pourquoi les anciens élus n'ont rien fait à l'époque... Et de lire toute la prose débitée sur la page de B.B., ancien adjoint au maire, c'est juste minable, a posteriori alors qu'à l'époque, rien n'a été fait par lui ni le maire.
Ceux qui connaissent les arcanes de cette affaire doivent bien se marrer en lisant cet article ... mais il y a peut être une approche intersectionnelle ou décoloniale qui m’échappe. Une certitude, ce serait injuste d’accuser la mandature Paillard / Russier de ne pas avoir "aidé les aidants" ... Dans le cas évoqué ils n’ont pas été récompensés de leur gratitude et de leur patience ! C’est le moins que l’on puisse écrire.
Les mamans qui élèvent seule leurs enfants assurent doublement voire triplement lorsque l'enfant est porteur d'un handicap qui se voit ou qui ne se voit pas. C'est un sujet qui mériterait de faire partie des priorités, pas de sortir du chapeau que pour un programme aux élections parce que c'est "in" comme l'écologie à toutes les sauces. Je souhaite de tout coeur que ces mamans puissent avoir le droit de travailler avec des horaires qui leur permettraient de pouvoir s'occuper de leurs enfants. Ces enfants feront aussi pour la plupart des études, des formations, entreront pour ceux qui en auront la possibilité dans le monde du travail. Chacun y a sa place, pourquoi toujours se justifier même quand on est aidant? Il y a encore beaucoup de retard sur ces sujets. C'est une question qui dépasse tous les clivages , c'est une vraie question pour la société dans laquelle nous vivons et que nous laisserons derrière nous aux générations futures parce qu'ici-bas, nous ne sommes que de passage...