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5G : En avant pour une 4G+ améliorée
La 5G débarque en Seine-Saint-Denis… Mais pas à Saint-Denis. En effet, Orange déploie la 5G à Aubervilliers, Pantin et Saint-Ouen. En ce qui concerne Saint-Denis, un peu de patience : « Nous allons couvrir en priorité les cœurs de ville ainsi que certains sites industriels afin d’apporter plus de capacité dans des zones déjà fortement sollicitées [et] assurer un rythme de déploiement progressif tout au long de l’année 2021. » Précisons d’entrée que « la 5G dont on parle n’est en fait qu’une version upgradée de la 4G+, avec une connexion plus rapide », explique Boris Deroose, conseiller municipal délégué au numérique et à smart city.
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Le processus ? Ajouter des antennes sur des installations existantes. Cette technologie se base sur la convertibilité des fréquences 4G+ (bande 700 GHz, proche de la 4G et bande 3,5 GHz, proche de la Wifi). Est-ce dangereux ? Des expérimentations autorisées par l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes), et sans concertation avec les maires, auraient été lancées localement sur le territoire national, dont certaines à Plaine Commune. « Des tests qui tendent à démontrer que la 5G en 3,5 GHz serait très en dessous des seuils légaux d’exposition du grand public », rassure l’élu.
Dans un second temps – pas avant 2023 –, la 5G pourrait se développer sur des hautes fréquences à portée réduite encore jamais utilisées : autour de 26 GHz. Ce qui nécessiterait le déploiement de nouvelles antennes dans l’espace public, activées à chaque sollicitation d’usager ou objet connecté. « Des antennes plus petites et plus nombreuses, dont l’exposition du vivant aux champs électromagnétiques pose de vraies questions d’ordre sanitaire et écologique », avertit Boris Deroose qui attend des réponses de la publication du rapport définitif de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) en mars.
La 5G, pas la priorité
Cela étant, « la 5G n’est pas notre priorité, avoue le conseiller délégué. C’est l’accès à une connexion 4G convenable qui l’est ». L’élu parle même de « zones blanches » jusque dans le centre. Un comble pour une ville située aux portes de Paris. Il explique ce problème en partie par le choix de l’ancienne municipalité d’interdire automatiquement toute pose d’antenne 3G-4G sur les bâtiments publics. « Ce choix, nous souhaitons le remettre en question », annonce-t-il.
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Par ailleurs, en mars 2019, des antennes ont été démontées du fait de « travaux engagés par les bailleurs sur les immeubles », justifie Orange. « Des engagements ont été pris auprès de Mathieu Hanotin, promet Boris Deroose. Les opérateurs sont prêts à faire des efforts. » Mais quand ? Denis Cittanova et l’ensemble du Collectif dionysien des usagers du réseau mobile en colère pointent le manque d’information et s’impatientent. Quant aux remboursements qu’ils réclament ? « Les dossiers seront étudiés au cas par cas », affirme Orange sans donner plus de précisions.
Quid de la fibre ? L’élu le confirme, toutes les rues de Saint-Denis sont désormais fibrées. Et la fibre est accessible pour 71% des logements. « Pour atteindre les 30% restants, explique Boris Deroose, un travail de communication ciblée va être entamé auprès des syndics de copropriété et des propriétaires de pavillons car leur accord est obligatoire et c’est ce qui ralentit fortement le processus. » Pour Denis Cittanova, peu importe : « Ce que l’on demande, c’est déjà que la 3G-4G fonctionne. Rétablissez d’abord le réseau mobile, on verra ensuite ! »
Gwénaëlle Fliti
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lecteur-jsd (Pseudonyme non vérifié)
18 décembre 2020