Tribunes
« Ma Coupe de France 2009 »
Le 9 mai 2009, j’ai l’impression de revivre le 12 juillet 1998. La journée me paraît bien longue. Seule différence, le soir, je serai au Stade de France, je tiens mon billet, tribune est, bloc E5, rang 52, place 15, arraché presque miraculeusement, tant il y avait d’amateurs. Faut dire que j’attendais ce moment depuis 1998, je voulais voir mes chouchous dans l’arène que j’ai vu construire à deux pas de mon bureau, dans ma ville d’adoption, aussi chère à mon cœur que les Côtes-d’Armor.
Je savais, pour avoir le plaisir de me rendre au Roudourou une ou deux fois par an, pendant les vacances, que les supporters guingampais sauraient mettre une ambiance historique, jamais vue encore, dans les tribunes. Me voilà, à 19?h?30, à ma place, j’en prends plein les yeux, plein les oreilles, tournée vers la tribune sud, au risque d’attraper un torticolis. Je jette quand même un œil de temps en temps vers le nord, faut être fair-play, d’autant qu’elle est bretonne aussi cette tribune. L’hymne breton, puis l’hymne français, chanté en chœur et à plein cœur comme jamais, puis l’hymne européen, il ne manquait que l’hymne du monde, dommage qu’il n’existe pas. Tri martolod interprété par les bagadou de Guingamp et Cesson-Sévigné ensemble, repris par la Garde Républicaine, j’étais presque en Bretagne.
Alan Stivell s’invitant seul sur la pelouse pour entonner, a cappella, l’hymne breton, voilà une belle façon de clore cette magnifique soirée bretonne à 100 %, après la remise de la coupe, même s’il y a un gagnant et un perdant, parce qu’il le fallait bien.
Alors, oui, la fête fut belle, historique, mémorable… et tout ce que vous voulez.
Bon, il y avait aussi le match, les petits paysans défiant les grands
de la ville. Là, je dois avouer que je ne rigolais plus. 0-0 à la mi-temps, on ne va quand même pas aller aux tirs au but, encore que, il n’y a pas de grande différence dans le jeu. Pas comme à la finale précédente. D’ailleurs, les supporters guingampais avaient prévenu au Roudourou « pas de vannes, on la gagne ».
Une heure de jeu, toujours rien, j’ai les nerfs, j’vous raconte pas.
Et patatras, à la 68e, un but pour Rennes. Je suis entourée de Rennais, tout à leur joie… de courte durée, ils n’ont pas le temps d’en profiter,
je n’ai pas le temps d’être contrariée… BUT d’Eduardo à la 72e, le Brésil voulait sa revanche de 1998. Ne pas prendre de but maintenant, c’est arrivé si souvent, mais faire comme à Toulouse, marquer le second dans les dernières minutes… À la 83e, explosion de joie… 2e but d’Eduardo, qui marque toujours quand y’a la télé, le malin qui rêve de jouer en L1.
94e minute?: le coup de sifflet final, ouf, LA VICTOIRE, la Coupe est pour l’En Avant de Guingamp.
Danielle Lelong