En ville

« Dix ans d’amour entre Saint-Denis et le Stade »

Samedi 30 août, en soirée, la place Victor-Hugo, bordée par la mairie et la basilique, a accueilli pique-niqueurs et concert, avec Yvan Le Bolloc’h et son groupe. L’occasion de demander aux Dionysiens leur rapport à l’anneau mythique.

C’était une bien belle idée : conjuguer fin des vacances, les dix ans du Stade de France et… l’une des rares belles journées du mois d’août. Il fallait y penser et cela fut fait et bien fait. Dès 19 h donc, samedi 30 août, fort nombreux furent les Dionysiens et habitants des environs à venir s’asseoir autour des tables installées par la mairie sur le parvis de la basilique, munis d’un panier pique-nique en attendant le concert prévu avec Yvan Le Bolloc’h et son groupe Ma guitare s’appelle Reviens. Une belle fête, donc, pour affirmer haut et fort que Saint-Denis est fière de son stade, et que le Stade de France est fier de Saint-Denis. « Quand je dis que j’habite à côté du Stade de France, je suis fière », confirme Kouki, jeune femme venue du quartier Gare. L’apport pour la ville ? « Surtout pour la Plaine, précise-t-elle, et puis c’est bien pour l’ambiance, pour le commerce, quand les spectateurs viennent. »
Marine et Argan, jeunes habitants de Saint-Denis depuis deux ans et donc ne connaissant pas ce qu’était l’avant Stade de France, ont du mal à se faire une opinion : « C’est bien pour tout ce qui s’est développé autour, si ça ne s’est pas fait au détriment des gens. Et puis aussi pour les transports, même si tout n’est pas parfait. » Ils se sont déjà rendus au stade, « voir du rugby. C’était sympa. Mais quand on a vu à la télé le Nid d’Oiseau de Pékin, on se rend compte que la conception des stades a évolué depuis ». Florence, elle, est venue de la cité Péri avec sa fille Gina. À 16 ans, celle-ci est enthousiaste. « Avec le Stade, la ville bouge, il y a du mouvement, de l’ambiance. À Saint-Denis, il y a beaucoup de jeunes, et c’est super. J’ai visité le Stade une fois, il est vraiment beau. » Dolorès, elle, est venue d’Aulnay-sous-Bois. « Je suis allée au Stade plusieurs fois, il est magnifique. Et il a apporté beaucoup de transformations autour, qui ont attiré des gens d’ailleurs. Le Stade a fait connaître la Seine-Saint-Denis de manière positive. »
Une belle histoire d’amis de dix ans, donc. « Ce furent dix ans d’amour entre Saint-Denis et le Stade, s’enflamme Philippe Collin-Delavaud, le directeur général du Consortium. Avec un respect mutuel, nous avons toujours travaillé ensemble et nous nous sommes développés avec la ville. Nous avons été un enfant désiré, notamment par Patrick Braouezec, et nous en sommes fiers ! » Maire à l’époque, toujours député et aujourd’hui président de Plaine commune, celui-ci est bien sûr heureux. « Cet équipement a apporté de la dignité à ce territoire et, à 10 ans, parvient à l’âge de raison. Il grandit bien », sourit-il. « Il y a une véritable cohésion entre la ville et le stade, se réjouit également le maire Didier Paillard. Et nous avons bien sûr la volonté de renforcer encore ces liens à l’avenir. » « Ce stade, c’est une bonne chose pour les enfants de Saint-Denis », dit encore Florence et regardant ses filles, tout sourire. Mais place à la musique. Yvan Le Bolloc’h, son humour et sa joyeuse troupe de musiciens à la sauce gitane déclenchent bien vite les vivats de la foule. C’est parti pour deux heures de fête endiablée. Olé !
Benoît Lagarrigue